Une tendance lourde au CSSDM : presser le citron
Alourdissement de la tâche 25 février 2025
Article paru dans le BIS volume 48, numéro 21 du 27 janvier 2025.
L’article paru précédemment rappelait, entre autres, les principes ayant été inclus dans l’Entente nationale dans le cadre de la dernière ronde de négociation.
Ces principes auraient dû avoir pour effet de permettre aux enseignantes et enseignants de se retrouver, chaque année, au cœur de l’élaboration de leur tâche et, ultimement, de la rendre un peu plus facile. Or, ce n’est pas du tout le pouls que nous avons de la part de nos membres, qui constatent un alourdissement toujours de plus en plus important de leur tâche.
Les décisions politiques et les enjeux sociaux peuvent contribuer à cet alourdissement, mais l’attitude du CSSDM et de ses directions d’établissement à l’égard des profs et des tâches confiées y est pour beaucoup.
On part de loin avec le CSSDM quand on entend ses représentants nous dire pour se justifier que « ne pas alourdir la tâche ne veut pas dire l’alléger… » ou que « la tâche du prof X n’est pas alourdie… Il travaille toujours le même nombre d’heures annuellement qu’auparavant » alors qu’on peut clairement démontrer qu’on entre toujours plus de tâches et responsabilités dans ce même nombre d’heures annuelles… (Voir encadré plus bas.)
Malgré les appels répétés de l’Alliance à changer rapidement, et de façon draconienne, la manière dont on traite et considère les profs et à cesser de toujours leur en demander plus (tout en mettant à leur disposition de moins en moins de moyens), les représentantes et représentants du CSSDM continuent de nier que l’attitude de l’employeur et sa façon de concevoir la tâche des profs contribuent indéniablement à l’alourdir et que cette situation mène tout droit à la désertion de plus en plus de profs de ses propres établissements.
Résultat, au CSSDM, on se convainc que ce sont les multiples entraves à la circulation et les prix exorbitants de l’habitation à Montréal qui expliquent le fait que plusieurs profs choisissent d’exercer leur profession ailleurs ou, pire, décident de quitter le CSSDM et abandonnent l’enseignement.
Telle une autruche gardant sa tête bien au chaud dans le sable, le CSSDM s’imagine qu’en évitant de regarder la réalité en face, tout va finir par s’arranger… Pourtant, les chefs cuisiniers vous le diront, quand on presse trop le citron, ça donne un goût amer…
Catherine Beauvais-St-Pierre, présidente
Jean-François Audet, conseiller
Moyens insidieux
Il semble que les directions tentent par divers moyens d’amoindrir l’impact des gains effectués par les profs lors des deux dernières rondes de négociation. Ainsi, les manifestations de l’alourdissement de la tâche sont nombreuses et prennent plusieurs formes parfois bien insidieuses :
- fixer le plus grand nombre de tâches possible à l’horaire afin de limiter au minimum la latitude donnée aux profs dans l’accomplissement de leurs activités professionnelles ;
- donner un caractère récurrent à certaines tâches qui ne le sont tout simplement pas afin qu’elles soient placées à leur grille-horaire ;
- réduire de façon importante le temps alloué à certaines tâches (ex. : comités, encadrement, récupération, etc.) ;
- imposer des périodes de concertation à des moments fixes à l’horaire ;
- multiplier le nombre de rencontres sur le projet éducatif ;
- retirer de l’horaire les plages de surveillance de l’accueil et du déplacement des élèves. Or, la surveillance de ces moments est obligatoire en vertu du contrat de travail et est bien évidemment nécessaire pour des motifs de sécurité ;
- refuser d’offrir une compensation pour les heures d’ATP effectuées en sus des heures régulières de travail, malgré le respect des conditions requises pour y avoir droit ;
- réduire de façon substantielle la durée requise proposée par les profs pour l’accomplissement de certaines tâches lors de la consultation collective ;
- ajouter au contrat de travail des profs de la formation professionnelle l’obligation de se présenter au centre pour chacun des 200 jours de l’année de travail sans pour autant y être affecté pour une raison particulière. L’employeur vient ainsi rendre inopérant l’avantage qu’ont des profs d’effectuer un certain nombre d’heures d’ATP sur une base annuelle au lieu de leur choix conformément aux dispositions négociées nationalement. C’est à notre connaissance le seul centre de services scolaire du Québec à avoir adopté cette orientation contre laquelle l’Alliance est présentement en arbitrage.
Manchette
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